Notre histoire

L’idée de fonder l’association Leïdimen est née lors du premier voyage au Mali de deux d’entre nous en mars 2002. En découvrant ce pays magnifique et sa culture, en voyageant de village en village au cœur du Sahel malien, nous avons été particulièrement attentifs aux différentes attitudes de la population locale face aux problèmes quotidiens de survie auxquels ils font face, et à leurs projets de développement. Nous avons rencontré tantôt du fatalisme, tantôt une dépendance complète par rapport à une aide extérieure. Quelques rares fois, on nous a parlé de projets de village innovants mais manquant souvent d’organisation et/ou de moyens financiers…

Dans le même temps, nous avons découvert deux petites associations locales, l’une gérée par les villageois eux-mêmes, l’autre gérée depuis la capitale par les personnes originaires du village. Ces associations, Korombana et Korarou, établies à Dorool et Diona, ont réalisé des projets modestes mais qui contribuent considérablement au développement du village concerné. Ainsi, souvent par ses propres moyens, parfois avec l’aide de donateurs étrangers ou d’ONG, Korombana a pu aider la population nouvellement sédentarisée de Dorool par la construction d’un puits et la gestion d’une «caisse d’investissement ». De même, Korarou a contribué à doter le village d’un moulin à grain, d’un petit dispensaire de santé, et à procurer des fournitures scolaires à l’école fondamentale. Le contraste avec les villages environnants qui n’ont aucune structure efficace est saisissant. Certains voient leur population diminuer, s’appauvrir, et devenir de plus en plus dépendante d’aides financières extérieures ne répondant qu’aux besoins de survie immédiats.

Nos familles à Diona, Juillet 2005

Familles à Diona lors de notre voyage en Juillet 2005. On y remarque peu d’adolescents, soit partis aux champs labourer, soit partis à Bamako selon les saisons pour travailler

De retour en France, nous avons initié de nombreuses discussions au sein de notre famille , afin de mettre en commun nos ressources et nos liens particuliers avec le Mali pour favoriser le développement dans la durée des villages de la région autour de Douentza. En quelques mois, nous nous sommes réunis cinq fois entre jeunes cousins pour créer notre groupe associatif. Nous avons eu l’occasion de discuter avec de nombreux Maliens de la région et avons rencontré les représentants des associations Korombana et Korarou qui nous ont assuré de la faisabilité et de la nécessité de notre projet.

Dans la création de notre association, nous sommes restés particulièrement soucieux de notre approche de « l’humanitaire » et nous avons essayé de tirer partie des erreurs de nos prédécesseurs. Nous nous sommes enrichis de nos propres expériences du terrain, de celles d’ONG et associations locales que nous avons rencontrées au Mali.

D’autre part, nous avons l’immense avantage d’avoir de nombreux membres originaires de la région et d’être ainsi parfaitement intégrés dans le tissu social et culturel des villages. Grâce à cela, nous pouvons communiquer directement avec les populations concernées, sans barrières culturelles ou linguistiques. Ensuite, nous bénéficions d’un réseau de communication et de contacts divers, de la capitale jusqu’aux hameaux les plus reculés. Ces contacts nous permettent d’avoir une connaissance précise et étendue du terrain.

En outre, il nous paraît essentiel de reposer sur de petites structures locales dirigées par les villageois, chargées d’initier et de proposer les projets, de les réaliser seules ou en collaboration avec nous et nos partenaires, et de les gérer indépendamment une fois réalisés. Nous avons donc choisi de nous concentrer sur les seuls projets d’intérêts collectifs, de réalisations durables, et autosuffisants, dont la gestion n’implique pas l’apport supplémentaire de fonds extérieurs.

L’association compte aujourd’hui 43 membres actifs et est dirigée par un conseil d’administration composé de 9 membres élus.